J'ai découvert Christophe Marmorat
en 2009...
J'ai eu envie de vous faire découvrir ses livres et sa passion pour l'écriture
Bonjour Christophe tu es auteur, mais d'une façon un peu particulière et nouvelle que tu appelles "l'écriture musicale" pourrais tu nous raconter ton parcours et nous expliquer "l'écriture musicale"?
Bonjour
Charlotte, j’ai commencé à écrire, d’une façon personnelle,
en rentrant de vacances à l’été 1987, j’avais 16 ans, je
venais de rencontrer une jeune fille qui allait changer ma vie.
Lorsque nous nous sommes retrouvés sur Paris, elle m’a offert un
carnet de chez Marie Papier, une papeterie rue Vavin, près du Jardin
du Luxembourg. Nos rencontres étaient rythmées par la lecture de ce
journal contenant mes réflexions littéraires, philosophiques,
politiques….Ensemble, nous parlions de Proust, de Bergson, de
Sartre….Après une longue période d’abstinence, j’ai repris
l’écriture en 2006 accompagné par une coach en écriture. Avec
elle, j’ai apprivoisé ma créativité à travers des voyages
exploratoires inspirés du chamanisme. Au printemps 2009, je présente
quelques textes à Jean-Paul Brussac, le patron de la librairie
l’Olympique à Bordeaux. Il trouve que ces textes méritent d’être
publiés et à l’automne je publie « Lorsque les âmes font
l’amour », le premier tome de ma série ANCRAGE, un livre
réalisé en collaboration avec Pleine Page, un imprimeur bordelais.
Le choix de ce mot, ANCRAGE, n'est pas innocent, ANCRAGE, comme
s'ancrer davantage dans mon identité,
préciser qui je suis à travers l'écriture.
préciser qui je suis à travers l'écriture.
Et
alors, cette technique d’écriture musicale ?
Pour
ce qui est de l’écriture musicale, Il s'agit d'une écriture que
j'obtiens par l'écoute répétée d'une musique, le titre de
celle-ci figurant toujours sous le titre de mon propre texte. Bien
que cette écoute répétée me mène vers une sorte d'état modifiée
de conscience, il ne s'agit pourtant pas d'écriture automatique,
dans le mesure où je retravaille ensuite, "à froid", en
"conscience", le texte en bon artisan littéraire.
L’écriture musicale se décline sous la forme de courts récits,
de "tableaux", de poèmes mais également de textes de
réflexion. A côté de ce travail, j'écris également à partir de
photos, de la contemplation d'œuvres d'art, mais aussi de la manière
la plus traditionnelle qui soit, c'est à dire à partir de la simple
écoute de mon inspiration.
Et
quel accueil obtient cette technique particulière ? Ton
lectorat est-il uniquement français ?
J'ai
vendu environ 1500 exemplaires de mes ouvrages depuis la sortie du
premier tome en septembre 2009 et grâce à ma page Facebook, je
dispose d'un lectorat aussi bien en France, qu'en Suisse ou en
Belgique, mais également au Brésil, Mexique.....J'interviens dans
des lycées et ai déjà eu l'occasion d'aller présenter mon travail
à Bruxelles, Athènes, Madrid ainsi qu'en Finlande, où un mémoire
universitaire a été consacré à une de mes nouvelles de tonalité
fantastique. Ce texte a été publié dans La Parole des Anciens, mon
premier recueil de nouvelles, que le professeur Malherbe m'a fait le
plaisir de préfacer.
Quelles
sont les musiques qui t'inspirent le plus?
Je
suis sensible, je réagis à la tonalité d’une voix, à une
mélodie, à la rythmique, à l’orchestration. Ce qui me touche
c’est la musique, en dehors de toute approche de courant ou de
mode, si bien que je peux écrire tant sur du Claude François que
sur le requiem de Fauré, sur les voix de Karen Carpenter, Dusty
Springfield, Eva Cassidy mais aussi sur celles d’Eminem, de
Radiohead ou de David Bowie.
Peux-tu
nous présenter tous les livres que tu as écrits?
Ma
série ANCRAGE se composera à terme de sept tomes, sept tomes pour
un mot de sept lettres, chaque tome portant sur la tranche une lettre
de ce mot. Sont parus Lorsque les âmes font l’amour (A), Le Trajet
de la goutte (N), Le Déploiement d’Ailes (C), La Fille du Froid
(R), C o m p l e x e (A), La Direction des Risques, vivre au féminin
masculin (G). Pour parler du contenu je passe la parole à Jacques
Mercier, un célèbre chroniqueur et auteur belge, qui écrit à
propos du tome G «Le livre mêle au fond beaucoup de
genres : le journal, le dialogue, la nouvelle, les poèmes, le "blog"
pour utiliser un terme à la mode... Avec toujours cette musique qui
accompagne, qui souligne, qui explique la création de l'auteur. Son
procédé consiste, comme vous le savez sans doute, à écouter en
boucle un fond sonore qui produit une écriture minimaliste et
fluide. » Au fond, mon travail ressemble toujours à celui
de mes seize ans, il s’agit avant tout d’un journal. A cette
époque, j’avais été enthousiasmé par le Journal d’André
Gide, Situations de Jean-Paul Sartre et surtout par Les Carnets de
Paul Valéry.
Où
peut-on se procurer tes livres?
En
France, mes livres sont disponibles dans les libraires du réseau
Chapitre et sur le site chapitre.com
Quels
sont tes projets pour 2012?
Côté
écriture, 2012 sera consacrée à l’écriture du septième et
dernier tome d’ANCRAGE qui devrait sortir en septembre 2012…une
date doublement symbolique : trois ans après la sortie du
premier tome, vingt-cinq ans après avoir reçu ce carnet de chez
Marie Papier.
En
lien direct avec la précédente question, j’ai le projet de créer
un site internet qui présentera ma démarche, des extraits de mes
livres, mon calendrier et qui permettra aussi aux lecteurs de
commander les livres.
Je
prévois aussi de poursuivre les dédicaces en librairies en France
et peut-être en Belgique. Dans le prolongement des voyages effectués
en 2010 et 2011, je souhaite continuer à présenter mon travail à
l’étranger. Peut-être retourner à Madrid, aller pour la première
fois en Suisse et au Canada, et pourquoi pas en Italie, pays
d’Alessandro Baricco, musicologue et auteur, dont j’admire le
style et l’art du récit. Il a notamment écrit « Soie »,
le plus beau livre que j’ai lu ces dernières années.
Pourrais-tu
en quelques mots et sur quelle musique, nous parler des femmes
rondes?
J’ai
écrit un texte qui s’intitule « la femme de fer, la femme de
miel » où j’écris ceci :
« La
femme de miel est imparfaite, c’est important. La femme de miel
porte bien sa chair qui vaguelette joyeusement !... La
femme de miel marche parfois comme une enfant. Elle se dodeline, elle
se balance, elle adopte une démarche en cadence. Parfois maladroite,
mais souvent elle se rythme comme une chatte….La gourmandise et la
tendresse n’effraient pas la femme de miel. Bien au contraire !
Comme dit la chanteuse : c’est une femme chocolat, la femme de
miel…. »
Je crois que cela résume bien ce que je pense
des rondes !!!
Ah au fait, j’ai écrit ce texte sur « Le
Premier Amour du Monde » de Serge Reggiani.
Merci Christophe
pour cet interview
et pour cette écriture musicale
qui enchante au fil des pages...Charlotte
Bonjour Charlotte,
RépondreSupprimerUn superbe article pour Christophe,
Ses romans sont remarquables...
Et j'aime beaucoup.
Bonne fin de journée,
Mimi
(http://mimidusud.skynetblogs.be)
Merci !
SupprimerChristophe Marmorat nous entraine dans un tourbillon d'émotions par des rencontres, des images, des instants de vie. La musicalité de ses mots répondent à cette sensibilité humaine et amoureuse qu'il porte en lui.
RépondreSupprimerChristophe Marmorat nous invite à une danse où se mêlent le bruit des vagues, le chant des oiseaux aux premières heures du jour, les mouvements de vies suspendus.
Merci beaucoup Christophe de nous emporter dans vos voyages...
Nina Vivien
Quel joli commentaire! Merci Nina
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